Histoire de l'Eau du Vivier (Archives Municipales de Niort)

Niort possède un droit d’usage sur les eaux du Vivier depuis très longtemps, comme l’atteste un acte de 1600. Des porteurs d’eau parcouraient les rues offrant aux habitants «la bonne eau fraîche du Vivier». En janvier 1754, un incendie ravage la cité. L’idée d’alimenter la ville en eau à partir de la source du Vivier est exposée pour la première fois.

«Le principal et le plus utille de tous seroit d’abord celuy de procurer à la ville en tout temps une quantité d’eau suffisante pour la consommation, ce dont elle manque presque absolument dans tous les temps de sécheresse, n’ayant que des puys où les sources manquent, et la rivière dont le secours est éloigné ne pouvant suppléer par la raison encore que l’eau y est corrompue par le réceptacle de la manufacture des chamois quy la borde d’où il résulte évidemment que la santé n’en peut estre que très altérée.» Registre des délibérations du maire et des échevins de Niort, extrait, Niort, 30 janvier 1754.

  • Le 3 mai 1792, la ville de Niort acquière les sources du Vivier auprès de la famille Champanois.
  • 3 juin 1802 - Le Conseil Municipal de Niort arrête que l’eau du Vivier sera amenée dans la ville.
  • 1822 - Après une année de travaux débutés le 3 juin 1821, les machines hydrauliques du Pissot montent l’eau du Vivier dans un bassin situé sur la place du quartier (aujourd’hui DuGuesclin)
  • 1830 - Un grand réservoir à ciel ouvert est creusé au Pré Rimbault (rue du Vivier). Il est partiellement comblé et totalement couvert en 1841. Son emplacement est toujours visible rue du Vivier (vers le n°12).
  • 8 mars 1857 - Après une décennie de réflexion, d’études et de conception, les machines élévatrices des eaux du Vivier sont officiellement inaugurées :

2 machines à vapeur verticales de système Cordier venant compléter les machines hydrauliques

un aqueduc a été construit entre le Vivier et le Pissot (1.30*1.30 m) pour renforcer les débits d’approvisionnement du moulin et d’eau à distribuer

le réservoir est agrandi

les tuyaux sont remplacés

66 fontaines et 6 concessions d’eau particulières sont référencées

  • 1876 - Le système hydraulique est modifié : les roues à aubes sont remplacées par 2 turbines à libre dérivation et les pompes de 1822 sont remplacées par quatre pompes horizontales de système Girard couplées et à double effet (l’une aspirant l’eau et l’autre la refoulant). Il s’agit du système encore visible aujourd’hui au Pissot.
  • 1880 - La municipalité inaugure l’agrandissement du réservoir. Cette structure est encore utilisée aujourd’hui pour alimenter le bas de la ville en eau potable (un quart des usagers).
  • 1884 - Adjonction de machines à vapeur Aubert à celles du système Cordier et aux machines hydrauliques Girard.
  • 1894- Inauguration de la machine à vapeur type Corliss (s’ajoutant aux systèmes Girard, Cordier et Aubert).
  • 1905 - Trois sous-commissions des eaux sont constituées : la première chargée de la révision du réglement et des tarifs, la seconde chargée du captage et de la distribution et la dernière chargée de l’hygiène qui conclura un an plus tard que «l’eau de la Grande source est homogène, et peut être considérée comme de bonne qualité au point de vue bactériologique».
  • 1907 - Les compteurs d’eau sont installés progressivement sur préconisation de la sous-commission chargée de «la révision du réglement et des tarifs» pour faire cesser le gaspillage.
  • 1930 - Remplacement de la machine Corliss par deux groupes moto-pompes Breguet (électrique) et une troisième en 1950 et maintien des turbines hydrauliques.
  • 1962 - Mise en service d’une station de traitement des eaux de la Sèvre et de deux moto-pompes associées. Cette ressource sera peu exploitée.
  • 1964 - Construction du château d’eau en béton armé (réservoir haut) associé à de nouvelles pompes électriques. La desserte de la ville peut désormais se faire par gravité.
  • 1977 - Les machines du Pissot sont abondonnées.
  • 1981 - Construction d’une unité de traitement par l’ozone à l’emplacement actuel de l’usine de production d’eau potable, aux abords ouest de la source du Vivier.
  • 1996 - Construction de l’actuelle usine de production d’eau potable avec, en complément à l’ozone, la dénitrification et les filtres à charbon. Parallèlement, les eaux du Vivier sont complétées par des captages situés dans le quartier de Saint-Liguaire